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Avec la démission de Gary Gensler de son poste, un nouveau chapitre s’est ouvert pour la Securities and Exchange Commission (SEC) le 21 janvier 2025.
Sous la présidence de Donald Trump, l’autorité de régulation financière adopte désormais une approche plus souple vis-à-vis des cryptomonnaies. Ainsi, Mark Uyeda, actuel président par intérim de la SEC, s’est opposé à l’ouverture de poursuites contre Elon Musk, selon l’agence de presse Reuters.
Le 24 mars, la SEC a dû se prononcer sur une question clé : faut-il poursuivre Elon Musk pour une potentielle violation des lois sur les valeurs mobilières ?
Cinq commissaires ont voté. Quatre étaient favorables à une procédure judiciaire. Seul Mark Uyeda s’y est opposé. Il assure la présidence de manière temporaire, en attendant d’être remplacé par Paul Atkins.
La SEC accuse Musk de « fraude boursière »
Ce vote s’inscrit dans le cadre d’un conflit opposant la SEC à Elon Musk depuis 2022. Cette année-là, Musk avait bouleversé l’univers numérique en rachetant Twitter pour 44 milliards de dollars, avant de rebaptiser la plateforme « X ».
Le PDG de Tesla et de SpaceX aurait commis une erreur lors de l’acquisition d’actions Twitter. En effet, lorsqu’un investisseur dépasse les 5 % de participation dans une entreprise, il est légalement tenu de déclarer cette acquisition dans un délai de 10 jours. Musk, lui, aurait attendu 11 jours avant de le faire.
Après le rachat de Twitter, la SEC a commencé à soupçonner une violation des lois sur les valeurs mobilières. En janvier 2025, le tribunal fédéral de Washington DC a reçu une déclaration de l’organisme de régulation financier. Ce document indique notamment que le retard de Musk dans sa déclaration lui aurait permis d’acheter des actions Twitter à un prix avantageux.
Selon la SEC, Elon Musk aurait payé « au moins 150 millions de dollars en moins » pour ses actions. Les prix des actions étaient en effet plus bas avant la divulgation publique, ce dont il aurait pu profiter.
DOGE s’en prend à la SEC
L’entrepreneur sud-africain, qui est aujourd’hui également conseiller du président Trump, n’a évidemment pas apprécié cette accusation. Il a exprimé son mécontentement sur « X » (anciennement Twitter) :
Totally broken organization.
They spend their time on shit like this when there are so many actual crimes that go unpunished.
— Elon Musk (@elonmusk) January 15, 2025
Musk ne s’est pas contenté de simples mots de colère sur « X ». Son Department of Government Efficiency (DOGE), un département qu’il a lui-même lancé, mène actuellement une enquête sur la « fraude et le gaspillage » au sein du gouvernement américain. Et la SEC n’échappe pas à cette initiative. Il a d’ailleurs adressé une demande directe au peuple américain, ainsi qu’à ses plus de 200 millions d’abonnés sur « X » :
« DOGE fait appel au public ! Envoyez un message privé à ce compte avec toute information utile pour identifier et combattre le gaspillage, la fraude et les abus au sein de la Securities and Exchange Commission. »
En plus de l’appel mentionné ci-dessus, Musk souhaite revoir les « enquêtes à motivation politique » menées par les agences fédérales et la SEC. Une révision de la politique en place pourrait suivre. Mais avant cela, l’homme le plus riche du monde doit respecter une échéance importante : le 4 avril est la date limite pour répondre à l’accusation portée par la SEC.