Photo: Profil X de PlanB, un célèbre analyste néerlandais spécialisé dans le bitcoin
Le célèbre analyste néerlandais PlanB, surtout connu pour son modèle stock-to-flow (S2F) appliqué au bitcoin (BTC), a ravivé ses critiques à l’encontre d’ethereum (ETH). Dans une série de messages publiés sur X, il qualifie Ethereum de centralisé et de « préminé ». Ce dernier terme signifie qu’une partie des jetons a été créée avant le lancement public. Il va jusqu’à comparer le projet à une « shitcoin ».
Ethereum pas assez décentralisé
Le recul persistant d’ethereum n’a pas échappé aux analystes influents du monde crypto. Le populaire PlanB qualifie même l’altcoin numéro un de « véritable shitcoin », exprimant des doutes quant à sa viabilité à long terme.
Dans son analyse, PlanB s’est concentré sur la structure fondamentale du réseau. Il critique notamment la transition vers le proof-of-stake (PoS), qui, selon lui, combinée aux changements dans le système d’émission des ETH, a engendré un réseau « plus vraiment décentralisé ».
PlanB contre-attaque
PlanB s’en prend aussi directement à Vitalik Buterin, cofondateur d’Ethereum, qu’il qualifie de « point de défaillance unique ». Il revient notamment sur une ancienne critique formulée par Buterin en 2022 à propos du modèle S2F. Aujourd’hui, PlanB retourne la critique, affirmant qu’ethereum traverse une mauvaise passe.
Il dénonce aussi :
•le préminage, c’est-à-dire l’attribution de tokens aux développeurs avant leur mise en vente publique ;
•une structure de gouvernance trop flexible ;
•et un mécanisme de consensus proof-of-stake, qu’il considère comme vulnérable.
Selon lui, ce sont des éléments qui nuisent profondément au projet. Il conclut :
« Des caractéristiques comme celles-là sont néfastes et méritent toute la moquerie qu’elles suscitent. »
Un réseau difficilement accessible
Autre point de critique : les exigences matérielles pour faire fonctionner un nœud complet Ethereum. PlanB affirme qu’il faut environ 9 téraoctets de stockage, ce qui le rend inaccessible à l’utilisateur moyen et limite la décentralisation.
À titre de comparaison, un nœud complet Bitcoin ne nécessite que 700 Go. Les défenseurs d’Ethereum rétorquent toutefois qu’un « nœud pruned » (allégé) fonctionne tout aussi bien avec moins d’espace.
PlanB souligne également que des transactions ont déjà été annulées sur Ethereum, comme après le piratage de la DAO en 2016 — ce qu’il considère comme une preuve supplémentaire de la manipulabilité du réseau.
Complémentarité plutôt que concurrence
Pour Jeremiah O’Connor, directeur technique chez Trugard, les propos de PlanB relèvent d’une rhétorique classique de maximaliste Bitcoin : bruyante, confiante, mais incomplète. Selon lui, Bitcoin et Ethereum remplissent des fonctions différentes.
PlanB voit dans Bitcoin une réserve de valeur immuable. O’Connor, lui, considère qu’Ethereum a aussi sa place : c’est une infrastructure pour développer des applications décentralisées.
Il estime que les deux réseaux ne sont pas concurrents, mais complémentaires. Malgré les tensions persistantes entre les communautés, il est évident que Bitcoin et Ethereum jouent chacun un rôle unique dans l’écosystème crypto.