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Le marché des cryptomonnaies a commencé la semaine avec fracas. Ce lundi, le Bitcoin (BTC) a atteint les 88 000 dollars (soit environ 77 500 €), son plus haut niveau depuis début avril. Cette hausse s’est produite alors que le dollar américain subissait une forte baisse, liée à des tensions politiques autour de la Réserve fédérale (Fed), selon Omkar Godbole, analyste chez CoinDesk.
La menace de Trump envers la Fed fait chuter le dollar
Donald Trump a une nouvelle fois exprimé son souhait de se séparer de Jerome Powell, l’actuel président de la Fed. Cette menace a provoqué une onde de choc sur les marchés des changes : les hedge funds ont massivement vendu des dollars pour acheter des euros, des yens ou encore des dollars australiens.
Conséquence : l’indice du dollar (DXY) a plongé à 98,5, son niveau le plus bas depuis avril 2022. Sur les trois derniers mois, le billet vert a perdu environ 10 % de sa valeur.
Une baisse du dollar rend les actifs plus risqués, comme les cryptomonnaies, plus attractifs. Cela s’est clairement vu lundi : en plus du Bitcoin, le prix de l’or a poursuivi son ascension, atteignant un nouveau record à 3 382 $ l’once, en hausse de 28 % depuis le début de l’année.
“La flambée du Bitcoin à 88 000 $ semble surtout motivée par la chute brutale du dollar et un rallye de +2 % sur l’or, tous deux déclenchés par la tentative de Trump de remplacer Powell”, explique Markus Thielen, fondateur de 10x Research, à CoinDesk.
Bitcoin capte toute l’attention, les altcoins à la traîne
Contrairement au BTC, les autres grandes cryptomonnaies comme Ethereum (ETH), Ripple (XRP) ou Cardano (ADA) n’ont enregistré que de légères hausses, autour de +1 %. Cela montre que les investisseurs se concentrent sur le Bitcoin, qui semble plus sensible aux grands mouvements macroéconomiques.
Cette envolée du cours représente aussi une sortie du canal latéral entre 83 000 $ et 87 000 $ dans lequel le BTC évoluait depuis quelque temps. Pour de nombreux analystes, il s’agit d’un signal haussier, qui pourrait annoncer une nouvelle phase de progression – à condition que l’instabilité politique ne dégénère pas en crise économique plus large.
Trump ne calme pas le jeu : sur Truth Social, il a publié jeudi “Le départ de Powell ne saurait arriver trop tôt”, avant de réclamer dès le lendemain des baisses de taux rapides. Powell, de son côté, a récemment mis en garde contre le risque de stagflation, affirmant que la Fed préférait attendre davantage de données économiques avant d’agir.