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L’augmentation des crimes liés aux cryptomonnaies n’est pas passée inaperçue. Pourtant, les chiffres réels sont plus alarmants que prévu, alors que l’on s’attendait à une baisse en 2023. Un rapport récent révèle que la cybercriminalité crypto en 2024 implique bien plus d’argent qu’estimé initialement.
Une nouvelle infrastructure pour le blanchiment de crypto
D’après The 2025 Crypto Crime Report de Chainalysis, la criminalité crypto a augmenté en 2024 par rapport à l’année précédente. Si certaines activités illégales ont reculé, le rapport souligne que les données restent incomplètes. En 2023, le montant total des transactions illicites était estimé à 24,2 milliards de dollars, mais de nouvelles analyses ont révélé qu’il atteignait en réalité 46,1 milliards.
En 2024, Chainalysis estime que les adresses illégales ont reçu 51,3 milliards de dollars en cryptos, un chiffre plus élevé que prévu. Cette hausse s’explique par l’émergence d’une nouvelle infrastructure dédiée au blanchiment, avec plusieurs plateformes blockchain proposant ces services.
Les stablecoins prennent le relais
Longtemps dominée par le Bitcoin (BTC), la cybercriminalité s’oriente désormais vers les stablecoins, qui représentent plus de 66 % des transactions illégales. Ces cryptos, indexées sur des monnaies fiduciaires comme le dollar ou l’euro, offrent des transactions plus rapides et un contrôle plus limité. Toutefois, l’UE a récemment adopté de nouvelles régulations pour lutter contre ces abus.
Trois tendances majeures en 2024
1.Hausse des vols et arnaques : La valeur des fonds volés a grimpé de 21 %, touchant surtout la finance décentralisée. Les escroqueries, notamment le pig butchering, sont en plein essor.
2.Diminution de certaines fraudes : Les paiements par ransomware ont chuté de 35 %, et les revenus des faux sites marchands ont été divisés par deux, en partie grâce au démantèlement d’UAPS.
3.Expansion des réseaux criminels : 25 % de la cybercriminalité crypto en 2024 est liée à des organisations facilitant le blanchiment, l’extorsion et divers trafics.
Ces tendances confirment l’évolution rapide du paysage criminel et l’urgence d’une régulation renforcée.